Je n’avais jamais lu de livre de Jorge Semprun, je connaissais l’auteur de nom mais j’étais bien incapable de citer une de ces œuvres. J’ai acheté ce livre après avoir lu la première page sur un stand tenu par une association pour le prix dérisoire de 50 centimes d’euro.
Le titre a attiré évidement mon attention même si je n’avais aucune idée du contenu du livre. « Le grand Voyage » ne dure finalement que 4 jours, commence en France et fini à l’entrée d’un camp allemand nommé Buchenwald (en français hêtraie).
Le livre a été écrit plus de 20 ans après le début de ce terrible voyage en train. Jorge Semprun tout au long de ce livre va mélanger habillement les souvenirs d’avant sa détention dans le camp de concentration, mais aussi ceux qui vont suivre sa libération.
Contrairement à l’œuvre de Primo Levi « Si c’est un homme », Jorge Semprun n’hésite pas habiller son récit d’élément de fiction comme la présence dans ce train d’un homme imaginaire nommé le gars de Semur qui sera le fil conducteur d’un dialogue avec le narrateur.
Ce livre est un témoignage essentiel de l’horreur inimaginable et pourtant réelle de la cruauté du régime nazi. Jorge Semprun ne s’appesantit jamais sur son sort mais au contraire fait preuve d’une grande empathie pour ces compagnons d’infortunes.
Comme l’écrit plusieurs fois Jorge Semprun, l’auteur du Grand voyage ne sera jamais un ancien combattant ou un ancien déporté. Sa vie a commencé avant Buchenwald et son combat continuera après.